Le syndrome des jambes sans repos

par | 14 Nov, 2023 | Santé | 0 commentaires

Le repos, ce moment tant attendu après une dure journée de labeur. Enfin, vous pouvez vous allonger, détendre vos jambes et laisser le sommeil vous gagner. Mais quelque chose trouble ce moment de détente. Une sensation étrange dans les jambes, vous sentez des fourmillements et des tiraillements. Impossible de trouver le repos, vos jambes vous démangent. Il faut bouger, changer de position, vous lever.

Bienvenue dans l’univers impitoyable du syndrome des jambes sans repos. Cette affection qui vient perturber la tranquillité touche de nombreux seniors. Entre les picotements intempestifs et l’irrépressible besoin de mouvement, le repos devient un supplice. Or, avec un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée, il est possible de prendre le dessus sur ce syndrome invalidant. Nous vous disons tout dans ces lignes. Focus !

Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?

Le syndrome des jambes sans repos, également appelé impatiences musculaires, est une affection relativement fréquente chez les personnes âgées. Elle se manifeste par des sensations désagréables dans les jambes, associées à un besoin impérieux de les bouger. 

Description du syndrome des jambes sans repos

Les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos ressentent des impressions pénibles au niveau de leurs membres inférieurs. Il peut s’agir de picotements, de décharges électriques, de brûlures ou de fourmillements.

Ces sensations sont surtout présentes au repos, le soir ou pendant la nuit. Elles s’accompagnent d’une envie de remuer les jambes. Pis, le fait de déplacer les membres soulage temporairement les symptômes, mais ceux-ci réapparaissent rapidement à l’arrêt du mouvement.

Ce syndrome se manifeste généralement de façon intermittente, avec des périodes durant lesquelles les symptômes sont plus intenses et d’autres où ils sont quasiment absents. Mais dans certains cas, il peut devenir chronique et provoquer un handicap important. Les impatiences sont alors présentes en permanence, empêchant la personne de trouver le repos.

Les principaux symptômes

Les sensations ressenties au niveau des jambes lors d’un syndrome des jambes sans repos peuvent prendre différentes formes, dont les plus fréquentes sont :  

  • les picotements semblables à des décharges électriques ;
  • la sensation de brûlure ;
  • les fourmillements ;
  • l’impression de flux circulant dans les veines des jambes ;
  • la fatigue intense liée au manque de repos réparateur.

Ces symptômes s’accompagnent d’une envie irrésistible de bouger les jambes pour trouver un soulagement. Il est alors impossible de rester en place ou de garder les jambes immobiles.

Évolution et fréquence du syndrome

le syndrome des jambes sans repos

Les crises surviennent le plus souvent le soir ou la nuit, au moment du repos. La fréquence et l’intensité des symptômes ont tendance à augmenter avec l’avancée en âge. Ce syndrome concerne environ 10 % des personnes de plus de 65 ans. Il touche principalement les seniors, mais peut aussi survenir plus tôt dans la vie. Ce trouble invalidant perturbe malheureusement la qualité de vie des patients et de leur entourage.

Causes et facteurs de risque

Les causes principales

Différentes causes sont susceptibles d’entraîner l’apparition d’un syndrome des jambes sans repos. La principale est une anomalie de neurotransmission de la dopamine, ce neurotransmetteur qui régule les mouvements. Une carence en fer, fréquente chez les personnes âgées, peut également favoriser ce syndrome, car le fer intervient dans la production de dopamine.

L’accumulation de déchets dans le sang lors d’une insuffisance rénale chronique irrite les terminaisons nerveuses des jambes. Un déficit hormonal thyroïdien, en déséquilibrant de nombreuses fonctions de l’organisme, est un autre facteur de risque. Et comme cela ne suffisait pas, il y a aussi des carences courantes chez les seniors en acide folique ou en vitamine B12 qui prédisposent à ce syndrome.

Les principaux facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque peuvent augmenter les probabilités de développer ce problème de santé. L’âge avancé en est un, car il s’accompagne souvent de carences et de maladies neurologiques. Les maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson prédisposent aussi à ce syndrome. Le pire, les habitudes néfastes comme l’alcoolisme ou le tabagisme augmentent considérablement les risques.

Diagnostic et examens complémentaires

L’interrogatoire et l’examen clinique

Lors de la consultation, le médecin interroge d’abord le patient sur ses antécédents médicaux et sur ses traitements en cours. Il l’invite ensuite à décrire précisément les sensations ressenties dans les jambes et leur moment d’apparition, ainsi que les facteurs déclenchant, via des questions précises.

Les réponses à ces questions orientent le diagnostic. Vient ensuite l’examen clinique avec une palpation et une mobilisation minutieuse des membres inférieurs pour rechercher des signes associés. Le médecin observe également la façon dont le patient se tient et se déplace.

Les examens complémentaires

le syndrome des jambes sans repos

Sur la base d’un interrogatoire poussé, le médecin peut prescrire des examens complémentaires ciblés composés de :

  • un bilan sanguin à la recherche de carences ;
  • un électromyogramme pour analyser l’activité électrique des muscles des jambes ;
  • une polysomnographie si le syndrome perturbe fortement le sommeil ;
  • une IRM cérébrale.

Ces examens permettent d’éliminer certains diagnostics différentiels avant de confirmer le syndrome des jambes sans repos.

Traitements et prise en charge

Les mesures générales

Pour soulager les symptômes du syndrome des jambes sans repos, des mesures simples peuvent d’abord être mises en place. Il faut avant tout éviter les excitants comme le café, l’alcool et le tabac qui ont un effet aggravant. La pratique de l’activité physique, de façon régulière, est aussi idéale pour traiter ce problème lorsqu’il est léger.

Les principaux médicaments

Si ces mesures d’hygiène de vie ne suffisent pas à soulager les symptômes, le médecin peut alors prescrire des médicaments ciblés et adaptés à chaque patient. Il peut s’agir d’agonistes dopaminergiques tels que le pramipexole ou le ropinirole qui vont stimuler les récepteurs dopaminergiques pour compenser le déficit en dopamine.

Il peut aussi être question d’antiépileptiques de type gabapentine qui vont réguler l’activité des nerfs responsables des désagréables impatiences. Le médecin peut aussi opter pour des benzodiazépines, dont le clonazépam, pour leur effet relaxant sur les muscles et leur action anxiolytique qui va diminuer les symptômes.

Ces différents traitements médicamenteux sont toujours soigneusement ajustés par le médecin en fonction de l’intensité des symptômes du patient et en surveillant d’éventuels effets indésirables. L’objectif est de soulager les impatiences avec la plus faible dose efficace.

Les traitements de deuxième intention

En dernier recours, si les options précédentes ne suffisent pas à soulager le patient de manière satisfaisante, d’autres possibilités thérapeutiques plus lourdes peuvent être envisagées sous surveillance médicale. Il s’agit en fait des séances de physiothérapie avec un kinésithérapeute, une mise en traction mécanique modérée des nerfs des jambes et une stimulation électrique transcutanée.

le syndrome des jambes sans repos

Ces techniques plus poussées sont réservées aux cas résistants aux premiers traitements médicamenteux. Elles requièrent une surveillance médicale rapprochée pour en contrôler la bonne tolérance. L’objectif reste le même, à savoir, améliorer la qualité de vie des patients souffrant de ce pénible syndrome.

La prévention du syndrome

Les principales mesures préventives

Certains réflexes au quotidien aident à prévenir l’apparition des symptômes. Il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière pour activer la circulation sanguine dans les jambes et éviter la sédentarité. Veiller également à une alimentation équilibrée, riche en fer, prévient les carences fréquentes chez les seniors.

Des dosages sanguins permettent de contrôler d’éventuelles carences en fer ou en vitamines. La gestion du stress et de l’anxiété via des techniques de relaxation limite l’agitation psychomotrice. Enfin, il est conseillé d’adapter son environnement pour plus de confort des jambes, en les surélevant la nuit par exemple.

Le suivi médical régulier

Un suivi médical attentif aide aussi à éviter l’aggravation de troubles sous-jacents. Il est recommandé de consulter rapidement en cas de sensations désagréables dans les jambes pour un diagnostic précoce.

La réalisation d’examens sanguins réguliers après 60 ans permet de dépister d’éventuelles carences ou atteintes rénales. Enfin, il peut être nécessaire d’adapter certains traitements, notamment psychotropes, qui risqueraient d’aggraver les symptômes.

Des habitudes de sommeil saines

De bonnes habitudes de sommeil sont également préconisées. Il est conseillé de se coucher et de se lever à des heures normales pour bien réguler son horloge biologique. Il faut établir un rituel du coucher relaxant et éviter les excitants ou les activités stimulantes le soir. Par ailleurs, il est recommandé de masser ses jambes avec un baume apaisant avant le coucher.

Pour terminer, notez que le syndrome des jambes sans repos est une réalité perturbante pour de nombreux seniors. Il est cependant possible de s’en débarrasser ou de le prévenir en mettant en application les conseils susmentionnés. 

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