Santé et bien-être : la médecine douce pour les seniors

par | 15 Nov, 2023 | Santé | 0 commentaires

La médecine douce, ou médecine alternative, connaît un engouement croissant ces dernières années. D’après une étude de l’INSERM (Institut National de la santé et de la recherche médicale) publiée en 2021, près de 40% des Français y ont eu recours au moins une fois dans leur vie, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Chez les personnes âgées, on observe un intérêt plus marqué. En 2023, elles sont plus de 50% à utiliser des médecines douces, selon un sondage IFOP (Institut Français d’Opinion Publique), contre seulement 25% il y a 10 ans. Entre phytothérapie, homéopathie, ostéopathie et bien d’autres, la médecine douce recèle d’innombrables trésors pour soulager les petits et grands problèmes de santé du quotidien. Dans cet article, nous allons découvrir les vertus apaisantes de la médecine alternative. Attention, accrochez-vous, ça va doucement vous faire du bien.

Comprendre la médecine douce

Définition et principes de la médecine douce

Aussi nommée médecine naturelle, médecine non conventionnelle ou médecine complémentaire, la médecine douce regroupe un ensemble de pratiques de soins visant à stimuler les capacités d’autoguérison du corps. Elle se base sur une approche globale de la santé, en considérant la personne dans sa totalité, à savoir le corps, l’esprit et la santé émotionnelle.

La médecine douce s’appuie généralement sur des produits naturels comme les plantes, les huiles essentielles ou les minéraux. Elle stimule les mécanismes naturels de l’organisme afin de le rééquilibrer. Ses actions sont plus douces et progressives que les médicaments chimiques de la médecine classique.

Parmi les grands principes de la médecine douce, on retrouve l’homéostasie. Elle se définit comme la capacité du corps à maintenir un équilibre. Il y a, en outre, le concept de terrain, c’est-à-dire la prise en compte de la constitution et des antécédents du patient. L’objectif global est donc bien de considérer la personne dans son individualité.

Les différences avec la médecine conventionnelle

La médecine conventionnelle se différencie sur de nombreux points de la médecine douce. Tout d’abord, la médecine classique adopte une approche locale et symptomatique. Elle va chercher à identifier une maladie précise via des examens médicaux, puis à la traiter de manière ciblée avec des médicaments. La médecine douce considère quant à elle la personne dans sa globalité. Elle ne va pas uniquement s’intéresser aux symptômes, mais à la source des dysfonctionnements. On opte pour une personnalisation du traitement afin de rééquilibrer durablement l’organisme.

Autre distinction majeure : la médecine conventionnelle utilise quasi exclusivement des médicaments chimiques fabriqués en laboratoire. La médecine douce privilégie des produits naturels comme les plantes, les huiles essentielles, les élixirs floraux, etc. Il faut cependant noter que ces deux types de médecine se rejoignent à plus d’un titre, le but étant d’apporter le bien-être et la santé au patient. Les deux concepts forment la médecine dite intégrative. Qu’il s’agisse de la médecine conventionnelle ou alternative, il existe des limites qui s’imposent dans certains cas de figure. Leur fusion est donc propice au maintien de la santé.

Les avantages de la médecine douce pour les seniors

Arthrose, hypertension, troubles du sommeil et de la mémoire sont courants chez les seniors, et l’âge en est un responsable principal. La médecine douce possède heureusement de réels atouts pour accompagner le bien-être des personnes âgées de manière plus naturelle. Voyons plus en détail ses avantages non négligeables.

Bien-être et qualité de vie

L’un des apports essentiels de la médecine douce chez les seniors est l’amélioration du bien-être en général et de la bonne qualité de vie. En prenant soin du corps et de l’esprit dans leur globalité, elle aide à retrouver un certain équilibre. Les techniques comprises dans la médecine alternative procurent une profonde sensation de détente. Elles contribuent, en outre, à diminuer le stress et les tensions accumulées. 

Réduction des effets secondaires grâce à la médecine douce

Comparés aux traitements allopathiques, les soins utilisés en médecine douce sont bien mieux tolérés. Ils provoquent beaucoup moins d’effets secondaires indésirables. C’est un avantage primordial pour les personnes âgées qui supportent souvent difficilement les médicaments. Ces derniers entraînent fréquemment des troubles digestifs, des nausées, des migraines et d’autres effets indésirables.

Les plantes, les huiles essentielles et les autres substances utilisées dans la médecine non conventionnelle n’engendrent pas ces désagréments. Ils renforcent l’organisme en douceur et de façon progressive. Autre atout important : les interactions médicamenteuses sont quasi inexistantes avec la médecine douce. Les seniors prenant de nombreux traitements sont alors moins exposés à des risques.

Personnalisation des soins

La médecine douce, contrairement à la médecine conventionnelle, considère chaque individu dans sa singularité. Les antécédents médicaux et le terrain du patient sont analysés en profondeur. Cela permet de personnaliser les soins, en tenant compte des faiblesses et des besoins spécifiques de chacun. On adapte les remèdes à chaque senior.

Prenons par exemple le cas de deux personnes qui souffrent de troubles du sommeil. Elles ne se verront pas prescrire le même traitement homéopathique ou la même préparation phytothérapique. Cette approche sur-mesure est un réel avantage pour traiter efficacement les maux des seniors.

Accompagnement du praticien

Lors de consultations de médecine douce, on accorde une grande importance à l’écoute et au dialogue avec le patient. Le praticien prend le temps d’échanger sur l’histoire médicale, le mode de vie et le moral du senior. Ce temps privilégié permet de déceler plus finement les causes de ses troubles. Outre le traitement, le thérapeute prodigue également des conseils en hygiène de vie, nutrition, gestion du stress… Cet accompagnement global est précieux pour retrouver un équilibre. Le contact humain et la qualité de présence du praticien jouent aussi un rôle clé. La relation de confiance qui se tisse participe au processus de guérison.

Les branches les plus plébiscitées de la médecine douce

L’homéopathie

L’homéopathie est l’une des branches les plus populaires de la médecine douce, notamment chez les seniors. Elle repose sur des fondements bien spécifiques, dont le plus connu est le principe de similitude. Dans la pratique, ceci consiste à soigner en administrant à petite dose une substance qui provoque des symptômes similaires à la maladie. Exemple très simple : l’oignon provoque des sécrétions nasales et des larmoiements. À dose homéopathique, il soulage donc rhumes et sinusites.

Outre cela, cette branche de la médecine douce utilise l’infinitésimalité, un principe selon lequel il faut prescrire des remèdes qui ont des masses situées dans l’infiniment petit. Les substances actives sont alors diluées à l’extrême dans un excipient, jusqu’à n’en contenir qu’une partie infime, voire aucune molécule. A dilution plus importante, effet plus important. Mais comment expliquer qu’il reste une action thérapeutique ? Selon l’homéopathie, diluer la substance tout en la dynamisant à chaque étape permet de libérer son information énergétique, qui stimule alors les défenses naturelles du corps. Comme nous l’avons dit tantôt, l’homéopathie considère le patient dans sa globalité. Elle prescrit le remède le plus adapté à l’ensemble des symptômes physiques et psychiques. C’est, de ce fait, une médecine personnalisée au sens littéral du terme.

Il faut aussi savoir que les remèdes homéopathiques se présentent sous forme de granulés, gélules ou encore de tubes buvables. On les obtient à partir de diverses sources végétales, animales, minérales et chimiques. Ces traitements agissent généralement en renforçant le système immunitaire et permettent de soulager de nombreux troubles. Chez les seniors, l’homéopathie a démontré des résultats intéressants sur différents problèmes de santé. À titre illustratif, l’Arnica montana réduit les douleurs rhumatismales, on utilise le Gelsemium en cas d’anxiété et le Phosphoricum Acidum améliore les troubles de la mémoire et de la concentration liés à l’âge. Bien tolérée et non toxique, l’homéopathie soulage efficacement les petits maux du quotidien. À condition de suivre précisément la prescription adaptée.

L’aromathérapie

Pour faire simple, l’aromathérapie est l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. Extraites de différentes parties des plantes (fleurs, feuilles, écorce, racines…), ces huiles concentrées renferment les principes actifs des végétaux. Appliquées localement ou diffusées dans l’air ambiant, elles apportent de nombreux bienfaits. Les spécialistes en la matière dénombrent environ 250 huiles essentielles aux propriétés médicinales variées. Chacune d’elles cible une problématique précise. La lavande pour l’apaisement et le sommeil, le romarin pour la vitalité intellectuelle, la gaulthérie pour les douleurs musculaires, etc.

Les élixirs peuvent servir de plusieurs façons. Par voie cutanée, en massage ou en application locale pure ou diluée, par inhalation, en diffusant quelques gouttes dans une huile végétale ou dans un diffuseur. Par voie orale, sous forme de gélules pour certaines huiles adaptées à l’absorption interne, etc. Leurs composants agissent de diverses manières. Si certains ont un effet antibactérien et antifongique. D’autres stimulent la circulation sanguine et lymphatique. Une catégorie agit aussi sur le système nerveux en régulant la sécrétion d’hormones ou de neurotransmetteurs liés aux émotions.

Pratiquée en majorité par les personnes âgées, l’aromathérapie aide à apaiser de nombreux maux du quotidien. L’huile essentielle de petit grain bigarade favorise l’endormissement et améliore la qualité du sommeil. L’helichryse italienne est un anti-inflammatoire avec pour rôle clé le soulagement des douleurs rhumatismales. Ce composant est un allié pour lutter contre l’arthrose et certaines formes d’arthrite. L’aromathérapie permet aussi de lutter contre le stress, l’anxiété ou la déprime passagère grâce aux essences de bergamote, d’orange douce et de lavande vraie. Pour profiter des bienfaits des huiles essentielles en toute sécurité, il est cependant important de respecter les dosages, de bien diluer les huiles avant application cutanée, et de veiller aux éventuelles interactions avec des traitements médicamenteux. Bien utilisée, l’aromathérapie constitue une précieuse alliée du bien-être, avec des effets à la fois sur le corps et sur le mental.

L’acupuncture

L’acupuncture, médecine très répandue en Asie, est une méthode thérapeutique millénaire originaire de Chine. Le praticien stimule avec précision des points du corps à l’aide d’aiguilles très fines. Son objectif est de rétablir la libre circulation des énergies vitales et de renforcer les capacités d’autoguérison de l’organisme. Le plus étonnant, c’est que ça fonctionne parfaitement. Selon les concepts de la médecine traditionnelle chinoise, le corps est parcouru par un réseau d’énergie appelé Qi. Ce Qi circule dans des méridiens reliés à des organes. C’est sur ça que se base cette branche de la médecine douce. Elle agit sur des points d’acupuncture situés le long de ces méridiens pour libérer les blocages énergétiques à l’origine de dysfonctionnements.

Le diagnostic énergétique permet de sélectionner les points à stimuler avec les aiguilles pour traiter la personne de façon holistique. Dans le processus, l’aiguille libère, tonifie ou disperse l’énergie selon les besoins du patient. La séance doit provoquer une sensation de lourdeur, chaleur, fourmillement ; l’ensemble de ces sensations s’appelle le « De Qi ». Outre les aiguilles, on utilise également d’autres techniques comme la moxibustion (stimulation à la chaleur avec un cône de moxa) et l’utilisation de ventouses.

Parmi les nombreux troubles que l’acupuncture peut soulager, les plus communes sont les douleurs articulaires, les nausées, les troubles digestifs, l’anxiété et la dépression légère. Cette médecine douce s’avère alors particulièrement intéressante pour les seniors qui souffrent de problèmes causés par l’âge. Elle aide à atténuer les douleurs chroniques liées à l’arthrite, l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. On observe également une amélioration de la qualité du sommeil et une réduction de l’anxiété. Elle stimule aussi la circulation sanguine, un atout bénéfique en cas d’hypertension.

Pour un traitement efficace, on recommande d’effectuer 6 à 12 séances selon la problématique, à raison d’une ou deux séances par semaine. Chaque séance dure entre 30 et 45 minutes. Le praticien laisse les aiguilles plantées une vingtaine de minutes. Bien que généralement indolore, l’acupuncture doit être pratiquée par un professionnel diplômé. Elle est toutefois contre-indiquée en cas de troubles de la coagulation. Sinon, cette médecine ancestrale constitue une alliée précieuse du bien-être des seniors.

La phytothérapie

La phytothérapie, encore appelée herboristerie, utilise les plantes médicinales et leurs dérivés à des fins thérapeutiques. Tisanes, gélules, extraits liquides, huiles… les formes de préparation sont multiples pour bénéficier des principes actifs des plantes. Ici, les spécialistes partent du principe selon lequel une plante médicinale contient différents composants qui lui confèrent ses propriétés. Par exemple, le saule est riche en salicine, dont les vertus sont antalgiques. Le bouleau contient des flavonoïdes anti-inflammatoires. Le millepertuis renferme de l’hypéricine, aux effets antidépresseurs. De plus, plusieurs parties de la plante peuvent être utilisées, allant des racines aux fleurs, en passant par les écorces. Différents modes de préparation permettent ensuite d’obtenir les extraits et chaque technique préserve au mieux les bienfaits des plantes. Les extraits sont ensuite conditionnés sous diverses formes galéniques.

En phytothérapie, les traitements sont personnalisés. Le phytothérapeute choisit une ou plusieurs plantes adaptées à chaque patient et affection. Des synergies entre plantes augmentent l’efficacité du remède. Cependant, les plantes peuvent avoir des effets secondaires ou interagir avec certains médicaments. Il est donc recommandé de se faire prescrire son traitement par un professionnel formé en phytothérapie. Respectueuse de l’organisme, naturelle et holistique, la phytothérapie constitue un soutien précieux pour prendre soin de sa santé. Associée à un mode de vie sain, elle offre une aide efficace aux personnes âgées en quête de bien-être.

Encadrement de la médecine douce

Bien qu’elles soient généralement bien tolérées et dénuées d’effets indésirables majeurs, les pratiques de médecine douce ne sont pas dépourvues de risques si elles sont mal utilisées ou pratiquées par des amateurs. Quelques précautions sont à prendre pour une prise en charge sûre et efficace.

La qualification des praticiens

À l’instar de toute discipline médicale, la qualification des praticiens est capitale. Il est important de s’adresser à des professionnels diplômés, reconnus et expérimentés. En France, des organismes délivrent des certifications officielles dans les différentes branches de la médecine alternative. Méfiez-vous des pseudo-praticiens autoproclamés qui promettent des miracles. Renseignez-vous sur le parcours du thérapeute, son rôle propre, ses spécialisations, car une relation de confiance est primordiale.

Association avec la médecine classique

Les médecines douces ne doivent en aucun cas faire abandonner les traitements conventionnels, surtout pour des pathologies lourdes. Elles sont complémentaires de la médecine allopathique, pas substitutives. Cela dit, il est indispensable de dialoguer avec votre médecin traitant avant d’entreprendre une nouvelle thérapie. On note une interaction de certains remèdes naturels avec des médicaments. Dans ce cas, l’avis du médecin permet d’évaluer si la médecine douce envisagée est adaptée à votre situation. En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’avis d’un pharmacien, qui pourra vérifier les éventuelles interactions médicamenteuses.

Législation et remboursements

En France, certaines disciplines comme l’homéopathie, l’ostéopathie ou la chiropractie sont officiellement reconnues. D’autres approches ne bénéficient pas encore de cette reconnaissance légale. Renseignez-vous sur le statut des thérapies qui vous intéressent. Sont-elles autorisées ? Quel est le niveau de formation requis pour les pratiquer ? Les réponses à ces questions vous sauront d’une grande utilité.

Côté remboursement, peu de médecines douces sont prises en charge par l’Assurance Maladie, mis à part l’homéopathie et l’ostéopathie, sous certaines conditions. Vérifiez les garanties de votre mutuelle, qui peut éventuellement couvrir une partie des frais. Le reste sera probablement à votre charge.

En somme, la médecine douce n’a pas fini de nous surprendre de par la multitude de trésors naturels qu’elle renferme. Ses différentes branches sont autant de pistes pour prendre soin de votre santé. Plus respectueuses de l’organisme, ces thérapies alternatives ont conquis le cœur des seniors en quête d’une meilleure qualité de vie. Laissez-vous tenter par l’aventure de la médecine douce, elle saura vous transporter sur le chemin du bien-être.

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