Embolie pulmonaire : comment la soigner ?

par | 5 Mar, 2024 | Santé | 0 commentaires

L’embolie pulmonaire est une urgence médicale qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Elle a lieu lorsque l’une des artères qui irriguent les poumons est bouchée par un caillot de sang. Ce blocage rend difficile l’oxygénation du sang et entraîne une détresse respiratoire. L’embolie pulmonaire est en général la complication d’une phlébite, c’est-à-dire l’apparition d’un caillot dans une veine profonde des membres inférieurs. Il est donc primordial de prendre connaissance des symptômes et de consulter rapidement un médecin.

Dans cet article, nous vous donnons des pistes sur comment soigner une embolie pulmonaire. Nous vous présentons son fonctionnement, ses symptômes, son diagnostic et son traitement.

Comprendre l’embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire est l’obstruction d’une artère pulmonaire ou d’une de ses branches par un caillot de sang, appelé embole. Ce caillot provient très souvent d’une veine profonde des jambes ou du bassin. Généralement, il y prend forme à la suite d’une phlébite. La phlébite peut être causée par des facteurs de risque. Parmi eux : l’immobilisation pendant un long moment, la chirurgie, la grossesse, l’obésité, le cancer, la pilule contraceptive ou les troubles de la coagulation.

Le caillot se détache de la paroi veineuse et se déplace dans la circulation du sang, jusqu’à se rendre au cœur. Il traverse alors le cœur droit, qui pompe le sang vers les poumons, et se loge dans l’une des artères pulmonaires qui apportent le sang aux poumons. Le caillot bloque ensuite le passage du sang dans l’artère. Cela réduit l’apport en oxygène du sang et augmente la pression dans l’artère pulmonaire. Cela entraîne également une souffrance du cœur droit. En effet, ce dernier doit fournir plus d’efforts pour faire circuler le sang. Les poumons en souffrent aussi, car ils ne peuvent assurer correctement les échanges gazeux entre l’air et le sang. Cette maladie peut être classée selon son étendue et sa gravité.

L’embolie pulmonaire massive

L’embolie pulmonaire massive touche plus de la moitié du diamètre de l’artère pulmonaire principale ou de ses deux branches. Elle entraîne une insuffisance cardiaque droite aiguë et cela peut provoquer un choc cardiogénique. Il s’agit d’une défaillance du cœur qui ne peut plus assurer le débit sanguin nécessaire aux organes. C’est une situation potentiellement mortelle qui nécessite une prise en charge immédiate.

L’embolie pulmonaire submassive

L’embolie pulmonaire submassive touche moins de la moitié du diamètre de l’artère pulmonaire principale ou de ses deux branches, mais entraîne des signes de dysfonctionnement du cœur droit, sans choc cardiogénique. Elle peut évoluer vers une embolie pulmonaire massive si le caillot s’agrandit ou si d’autres caillots viennent s’ajouter.

L’embolie pulmonaire non massive

L’embolie pulmonaire non massive touche des branches plus petites de l’artère pulmonaire, sans signe de dysfonctionnement du cœur droit. Elle est généralement moins grave, mais peut être révélatrice d’une maladie veineuse thromboembolique chronique, qui nécessite un traitement préventif.

Les symptômes de l’embolie pulmonaire

Les symptômes de l’embolie pulmonaire dépendent de la taille et du nombre de caillots. Ils dépendent aussi de l’état de santé du patient, et de la rapidité d’installation de l’obstruction. Ils peuvent être très variables, allant d’une simple gêne respiratoire à un arrêt cardiaque. Les symptômes les plus fréquents sont :

  • Une difficulté à respirer, qui apparaît brutalement ou progressivement, et qui s’aggrave à l’effort ou au repos. Le patient peut alors ressentir une sensation d’oppression ou de suffocation. Il peut avoir besoin de s’asseoir ou de se pencher en avant pour mieux respirer.
  • Une douleur thoracique, qui peut être localisée au niveau du côté touché par l’embolie, ou être diffuse. Ici, la douleur peut être de type angineux, c’est-à-dire une sensation de serrement ou d’étau au niveau du cœur. Elle peut aussi être de type pleurétique, c’est-à-dire une douleur vive qui augmente en respirant ou en toussant.
  • Une toux, qui peut être sèche ou productive, et qui peut parfois s’accompagner de crachats teintés de sang appelés hémoptysies. La toux peut être due à une irritation ou à une inflammation des bronches, ou à une congestion des vaisseaux pulmonaires.
  • Une accélération du rythme cardiaque, qu’on appelle aussi tachycardie. On la ressent comme des palpitations ou des battements irréguliers du cœur. La tachycardie est une réaction du cœur qui cherche à compenser le manque d’oxygène du sang, en augmentant sa fréquence et sa force de contraction.
  • Une baisse de la tension artérielle, appelée hypotension, qui peut se traduire par des vertiges, des évanouissements ou une perte de connaissance. L’hypotension est due à une diminution du débit sanguin vers les organes, en raison de l’obstruction de l’artère pulmonaire et de la défaillance du cœur droit.
  • Une fièvre modérée, qui peut être présente dans certains cas, et qui peut être due à une réaction inflammatoire ou à une infection associée.

Il faut noter que ces symptômes ne sont pas spécifiques de l’embolie pulmonaire. Ils peuvent avoir d’autres causes, comme une pneumonie, une crise d’asthme, une péricardite ou un infarctus du myocarde. Par ailleurs, l’embolie pulmonaire peut être asymptomatique. Cela signifie qu’elle peut ne provoquer aucun symptôme ou se manifester par des symptômes plus discrets tels la fatigue, l’anxiété ou la pâleur.

Le diagnostic de l’embolie pulmonaire

Le diagnostic de l’embolie pulmonaire repose sur un interrogatoire adressé au patient, un examen clinique, ainsi que des examens complémentaires. L’objectif est de confirmer ou non la présence d’un caillot dans l’artère pulmonaire, d’évaluer son étendue et sa gravité, et de rechercher la cause de sa formation.

L’interrogatoire du patient permet de recueillir les informations sur les symptômes, les antécédents médicaux, les facteurs de risque, et les traitements en cours. Il permet également de rechercher les signes d’une phlébite associée, comme une douleur, une rougeur ou un gonflement d’une jambe.

L’examen clinique permet quant à lui de mesurer les paramètres vitaux du patient, comme la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la température et la saturation en oxygène du sang. Il permet également de rechercher les signes d’une embolie pulmonaire, comme une détresse respiratoire, une douleur thoracique, une cyanose ou un souffle cardiaque.

En outre, les examens complémentaires sont indispensables pour confirmer le diagnostic de l’embolie pulmonaire et pour évaluer son retentissement sur le cœur et les poumons.

Le dosage des D-dimères

Le dosage des D-dimères permet de mesurer le niveau de fibrinolyse, c’est-à-dire le processus qui dégrade les caillots. Un taux élevé de D-dimères peut être le signe d’une embolie pulmonaire. Cela peut aussi être le signe d’autres pathologies, comme une infection, une inflammation ou une chirurgie récente. Un taux normal de D-dimères permet d’écarter le diagnostic d’embolie pulmonaire, avec une bonne fiabilité.

L’électrocardiogramme (ECG)

L’électrocardiogramme (ECG) permet de visualiser son rythme et sa fréquence. L’ECG peut montrer des anomalies liées à l’embolie pulmonaire. Parmi elles : une tachycardie, une arythmie ou des signes de souffrance du cœur droit. Cependant, l’ECG n’est pas spécifique de l’embolie pulmonaire, et il peut être normal dans certains cas.

La radiographie thoracique

La radiographie thoracique peut montrer des signes indirects d’embolie pulmonaire, comme une diminution de la vascularisation pulmonaire, une dilatation de l’artère pulmonaire, ou une atélectasie, c’est-à-dire un affaissement d’une partie du poumon. Toutefois, la radiographie thoracique n’est pas suffisante pour confirmer le diagnostic d’embolie pulmonaire, et elle peut être normale dans certains cas.

L’angioscanner thoracique

L’angioscanner thoracique est l’examen de référence pour le diagnostic de l’embolie pulmonaire, car il permet de visualiser directement le caillot dans l’artère pulmonaire et d’évaluer son étendue et son retentissement. Il s’agit d’un examen rapide, fiable et peu invasif, mais qui nécessite une injection de produit de contraste, qui peut être allergisant ou toxique pour les reins.

L’échographie cardiaque

L’échographie cardiaque permet de mesurer la fonction cardiaque et de détecter les signes d’une embolie pulmonaire massive, comme une dilatation du ventricule droit, une hypokinésie du ventricule droit ou une hypertension artérielle pulmonaire. L’examen peut également permettre de visualiser le caillot dans l’artère pulmonaire, si celui-ci est volumineux ou proche du cœur.

Le traitement de l’embolie pulmonaire

Le traitement de l’embolie pulmonaire vise à dissoudre le caillot, à prévenir les complications et à éviter la récidive. Il dépend de la gravité de l’embolie pulmonaire et du risque hémorragique du patient. Il existe différents types de traitements qui peuvent être utilisés seuls ou en association, selon les cas.

Le traitement anticoagulant

Il s’agit du traitement de base de l’embolie pulmonaire. Il consiste à administrer des médicaments qui empêchent la formation de nouveaux caillots, et qui favorisent la dissolution du caillot existant. Les anticoagulants peuvent être injectables, comme l’héparine, ou oraux, comme les antivitamines K ou les anticoagulants oraux directs. Le traitement anticoagulant doit être entamé le plus tôt possible, dès le diagnostic suspecté ou confirmé, et doit être poursuivi pendant au moins 3 mois, voire plus selon le risque de récidive. Ce traitement anticoagulant est efficace, mais il expose au risque de saignement, qui doit être surveillé par des examens sanguins réguliers.

Le traitement thrombolytique

Le traitement thrombolytique vise à dissoudre rapidement le caillot en utilisant des médicaments qui activent la fibrinolyse, c’est-à-dire le processus qui dégrade les caillots. On injecte les thrombolytiques par voie intraveineuse, sous surveillance médicale. On ne les administre qu’aux cas d’embolie pulmonaire massive ou submassive, qui mettent en jeu le pronostic vital du patient. Il faut souligner que le traitement thrombolytique est très efficace, mais il expose à un risque hémorragique majeur, qui peut être fatal.

Le traitement chirurgical ou endovasculaire

Il s’agit d’un traitement qui vise à extraire le caillot en utilisant des techniques chirurgicales ou endovasculaires. La chirurgie consiste à pratiquer une thoracotomie. Il s’agit d’une ouverture du thorax, ainsi qu’une embolectomie pulmonaire, autrement dit une ablation du caillot. L’endovasculaire consiste à introduire un cathéter dans une veine, et à le faire avancer jusqu’à l’artère pulmonaire. Depuis cet endroit, il peut aspirer le caillot, ou le fragmenter par des ultrasons ou des ondes de choc. On conseille le traitement chirurgical ou endovasculaire en cas d’échec ou de contre-indication du traitement thrombolytique, ou en cas d’embolie pulmonaire récidivante malgré le traitement anticoagulant. Il s’agit d’un traitement invasif, qui nécessite une anesthésie générale et qui expose à des complications, comme une hémorragie, une infection ou une lésion des vaisseaux.

Ce qu’il faut retenir

L’embolie pulmonaire est une urgence médicale qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Elle se manifeste par des symptômes respiratoires et cardiaques qui doivent alerter et conduire à consulter rapidement un médecin. Le diagnostic repose sur des examens complémentaires. Ces derniers permettent de confirmer la présence d’un caillot dans l’artère pulmonaire et d’évaluer son retentissement sur le cœur et les poumons. Le traitement vise à dissoudre le caillot, à prévenir les complications et à éviter la récidive. Il existe donc différents types de traitements. Le traitement est adapté selon la gravité de l’embolie pulmonaire et au risque hémorragique du patient.

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