Le diabète est une maladie opportuniste qui peut malheureusement favoriser l’apparition d’autres pathologies ou de stades plus avancés. Parmi les plus graves complications du diabète, la rétinopathie diabétique se démarque. Selon de récentes statistiques, cette atteinte des yeux (œil et rétine) touche 50 % des patients diabétiques de type 2. Elle est aussi la première cause de cécité avant l’âge de 65 ans en France.
Comment définir ce mal et quelle en est la cause ? Comment diagnostiquer la rétinopathie diabétique et quelles sont les options de traitement ? Voilà autant de questions cruciales auxquelles nous répondons dans cet article.
Comprendre la rétinopathie diabétique et son processus
La rétinopathie diabétique est une complication du diabète qui peut endommager les petits vaisseaux sanguins de la couche arrière de l’œil : la rétine. La fonction principale de la rétine est de transformer les images et la lumière qui pénètrent dans l’œil en signaux nerveux transmis au cerveau. Lorsque les cellules diabétiques atteignent cette membrane, elles ont tendance à dérégler son fonctionnement. Cela cause parfois la cécité lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée à temps. De plus, quand la maladie coexiste avec d’autres troubles généraux tels que l’hypertension artérielle, le taux élevé de cholestérol et l’hypertension artérielle, le risque de complications oculaire s’accroît.
En somme, la rétinopathie diabétique est une aggravation fréquente du diabète dit sucré qui entrave le bon fonctionnement de la rétine. C’est l’excès de sucre dans les vaisseaux rétiniens qui a tendance à fragiliser la paroi des capillaires. Cela entraîne une perte de l’étanchéité de ce conduit. Les vaisseaux finissent par rompre sous cette pression, puis à éclater. Cette pathologie est surtout très fréquente chez les sujets du troisième âge.
Quels sont les symptômes de la rétinopathie non proliférante ?
La maladie peut se présenter sous deux formes différentes en fonction de certains facteurs. On parle de rétinopathie proliférante et de rétinopathie non proliférante.
Rétinopathie non proliférante
Les symptômes visuels de la rétinopathie non proliférante sont dus à deux phénomènes. Le premier est l’œdème maculaire, un gonflement au centre de la rétine. Le second est l’ischémie maculaire, une mauvaise circulation sanguine dans cette zone. Il est important de noter que même si la maladie est avancée, certains patients peuvent ne pas perdre la vision. Les premiers signes de cette condition incluent :
- des microanévrismes : ce sont de petits gonflements ou élargissements des petits vaisseaux sanguins de la rétine.
- des hémorragies rétiniennes ponctuées et en taches : il s’agit de saignements dans la rétine qui peuvent se présenter sous forme de petits points ou de zones plus étendues.
- des exsudats durs : ce sont des dépôts jaunâtres dans la rétine, indiquant souvent un problème de fuite de liquide.
- des nodules cotonneux (exsudats mous) : ce sont des zones de dommages dans la rétine, qui rendent cette zone trouble et masquent les vaisseaux sanguins en dessous.
Rétinopathie proliférante
Les signes de la maladie peuvent être une vision floue avec des taches noires qui semblent flotter ou des flashs de lumière dans les yeux. Parfois, il peut y avoir une perte soudaine, mais sans douleur de la vision. Ces symptômes surviennent majoritairement à cause de saignements à l’intérieur de l’œil ou si la rétine se décolle.
Contrairement à la rétinopathie non proliférante, la rétinopathie proliférante conduit à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins visibles près des nerfs optiques ou sur la surface de l’œil. Un gonflement au centre de l’œil ou des saignements à l’intérieur de l’œil peuvent être observés lors d’un examen oculaire.
Comment diagnostiquer la rétinopathie diabétique ?
Depuis plusieurs années, des améliorations sont à noter. La recherche scientifique a permis de mettre en place un certain nombre de procédés de diagnostic de la rétinopathie diabétique. Les examens les plus communs sont la photographie couleur du fond d’œil, l’examen du fond d’œil, la tomographie par cohérence optique (OCT) et l’angiographie à la fluorescéine.
- la photographie couleur du fond d’œil : elle sert à classer par grade l’évolution de la rétinopathie.
- l’examen du fond d’œil : examen indolore permettant de suivre l’évolution des complications présentes en explorant la rétine, notamment sa partie centrale (appelée macula).
- la tomographie par cohérence optique : généralement utilisée pour prendre la mesure de la gravité de l’œdème maculaire et constater la réponse suivant le traitement.
- l’angiographie à la fluorescéine : permet de mesurer l’étendue de la rétinopathie.
Rétinopathie diabétique : les enjeux d’un dépistage précoce
Il est essentiel que toutes les personnes atteintes de diabète subissent chaque année un examen des yeux approfondi avec dilatation pour détecter tout problème potentiel. Pour les femmes enceintes malades du diabète, des examens trimestriels sont recommandés. Si des signes visuels anormaux se manifestent, tels qu’une vision floue, il est crucial de consulter rapidement un ophtalmologiste. Ces contrôles réguliers permettent de repérer précocement toute altération de la vue liée au diabète, offrant ainsi de meilleures chances de traitement et de préservation de la vision.
Les différentes options de traitement de la maladie
Les principaux traitements de la rétinopathie diabétique et les plus efficaces du point de vue du résultat sur le long terme sont les suivants :
- le contrôle de la pression artérielle et du diabète.
- l’injection intra-oculaire d’un anti-VEGF (anti-vascular endothelial growth factor) pour l’œdème maculaire.
- des médicaments anti-VEGF.
- les implants intraoculaires de corticostéroïdes pour l’œdème maculaire.
- le laser focal pour l’œdème maculaire.
- la vitrectomie pour l’œdème maculaire.
- la photocoagulation pan rétinienne au laser
Contrôler le sucre dans le sang et la tension artérielle est important. Un bon contrôle du sucre peut ralentir la maladie des yeux. Pour traiter un gonflement grave dans l’œil à cause du diabète, on peut injecter des médicaments spéciaux ou utiliser un laser. Parfois, des implants ou une chirurgie sont nécessaires. Si la maladie est à un stade très avancé, un traitement au laser peut être envisagé afin d’éviter la cécité. Les médicaments injectés dans l’œil peuvent aussi être utiles pour certaines formes de rétinopathie diabétique.
Pour ce qui est de la vitrectomie, elle peut permettre de préserver ou même de rétablir la vision perdue dans l’un des cas suivants :
- œdème maculaire diabétique réfractaire,
- formation extensive d’une membrane prérétinienne,
- hémorragie intra-vitréenne persistante,
- décollement de rétine tractionnel.
Quelle prise en charge sociale pour la rétinopathie diabétique ?
Les personnes âgées atteintes de rétinopathie diabétique peuvent bénéficier d’un soutien social pour faire face aux défis liés à leur état de santé. Des services de soutien à domicile, des groupes de soutien ou des programmes communautaires peuvent offrir une aide précieuse à ces malades. De plus, des services de transport adaptés ou d’assistance pour se déplacer peuvent être disponibles. Il est important d’envisager des solutions pratiques pour faciliter la vie quotidienne des seniors atteints de cette maladie oculaire. Leur permettre de profiter d’une certaine indépendance malgré leurs difficultés visuelles n’a pas de prix.