Avez-vous déjà entendu parler de l’autisme, ce trouble neurodéveloppemental qui affecte la façon dont on perçoit le monde et interagit avec autrui ? S’il est souvent associé à des idées préconçues, comme l’idée que seuls les enfants sont concernés, il n’en est rien. L’autisme peut toucher toutes catégories de personnes de tous âges. Les défis évoluent à mesure que le temps passe, et l’article que nous vous proposons aujourd’hui abordera la question de l’autisme chez le senior. Nous explorerons les caractéristiques de ce trouble chez les personnes vieillissantes, les différents défis liés et l’importance cruciale d’une prise en charge adaptée.
Caractéristiques de l’autisme chez le senior
Le vieillissement chez les personnes autistes engendre des caractéristiques qui nécessitent une attention particulière. Il en existe une multitude. Parmi elles, on peut citer la sensibilité sensorielle exacerbée (sensibilité accrue à la lumière, au bruit, au toucher) qui peut s’accroître avec l’âge. De nombreux défis de communication et de socialisation peuvent également rendre les interactions sociales particulièrement complexes et pousser le senior à se retrancher si aucune ressource ou aide n’émerge. Le besoin d’une ou de plusieurs routines s’inscrit aussi parmi les difficultés que rencontrent les autistes, dont le changement peut être source de détresse ou de confusion.
Enfin, on peut également citer la propension des personnes autistes à développer un ou des intérêts très restreints, intérêts qu’elles poussent à la perfection. Si ce point n’est en rien un défaut, il peut s’avérer handicapant dans la vie sociale de tous les jours. Souvent, l’intérêt restreint peut entraîner une intolérance à tout autre sujet dans l’entourage ou un désintérêt total, amenant le sujet autiste à préférer s’isoler.
Il existe encore bien des caractéristiques qui peuvent varier d’une personne autiste à une autre. Le point commun qui se dégage est l’aggravation quasi systématique de ces traits avec l’âge, dans la mesure où elles ne sont pas accompagnées. A cela s’ajoutent de nombreuses autres difficultés relatives au vieillissement.
Défis liés à l’autisme chez le senior
Les personnes autistes vieillissantes peuvent être confrontées à de nombreuses difficultés supplémentaires. Parmi elles, on peut citer les comorbidités médicales (troubles gastro-intestinaux, troubles de l’humeur, etc.), courantes et souvent difficiles à diagnostiquer en raison des difficultés de communication liées à l’autisme. De plus, les difficultés relatives aux comorbidités médicales s’étendent également à la difficulté d’accès à des soins adaptés. Généralement, en raison du manque de sensibilisation et de formation du personnel médical à l’autisme chez le senior. Par exemple, une personne autiste âgée peut éprouver davantage de douleur lors d’un examen médical effectué de la même manière que pour une personne sans trouble. En raison de leur ultrasensibilité potentielle, les personnes autistes âgées peuvent vivre l’instant comme un supplice, ne pas parvenir à le communiquer et décider à ne pas se soumettre à des examens médicaux pourtant nécessaires.
Parmi les nombreux défis de l’autisme chez le senior, on peut également citer les difficultés d’accès à des services de soutien adaptés. Si l’autisme infantile est davantage reconnu, ce n’est pas le cas de l’autisme chez le senior. Cette méconnaissance entraîne un manque important et crucial de services conçus pour répondre aux besoins des adultes autistes, laissant ces derniers ainsi que leurs familles seuls pour trouver des solutions adaptées. Le défi est d’autant plus débilitant lorsque la personne autiste vieillissante se retrouve avec de moins en moins de proches, ou isolée.
Il est ainsi capital de souligner le caractère crucial du soutien, quelle que soit sa forme, chez les personnes autistes, a fortiori chez les personnes autistes âgées.
L’autisme chez le senior : l’importance du soutien
Face à ces nombreux défis, il est primordial que les personnes autistes âgées puissent bénéficier d’un soutien social, médical et familial à la hauteur de leurs besoins. Le soutien émotionnel qui en découle est une ressource précieuse pour toute personne naviguant avec difficulté dans l’océan social qu’est notre société. Ainsi, les personnes autistes âgées sont encouragées à considérer les réseaux de soutien, tels que des groupes, afin de partager leur quotidien et leurs difficultés et bénéficier d’une écoute et de l’aide de personnes familières avec le sujet.
Sur le plan médical, il est crucial que les personnes autistes âgées puissent s’appuyer sur des professionnels de la santé qui soient formés à reconnaître et à traiter les besoins spécifiques liés à l’autisme chez le senior. La personne âgée peut à ce titre envisager des soins à domicile afin d’éviter l’accumulation de fatigue émotionnelle et physique, l’enfer sensoriel impliqué par les sons extérieurs, etc. Généralement, un médecin à domicile fait preuve de plus d’écoute, de flexibilité et de ponctualité qu’un médecin en cabinet. Il peut ainsi être intéressant d’envisager cette méthode afin de ne pas se soustraire au suivi médical.
L’autisme chez le senior : quelques conseils d’adaptation
Il existe aujourd’hui, et fort heureusement, différents moyens d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes âgées.
Sur le plan du logement, elles peuvent bénéficier d’un environnement inclusif et adapté qui peut faciliter leur autonomie et leur bien-être : ajustement de l’éclairage, isolation plus prononcée des murs et fenêtres afin de réduire le bruit, etc. Ces modifications peuvent engendrer de grandes différences dans le confort quotidien de la personne âgée autiste.
Sur le plan du soutien communautaire, il est important de savoir que de nombreux programmes ont été spécialement conçus pour les adultes autistes. Ces programmes ont pour but de leur offrir des activités stimulantes et un environnement social et sensoriel adapté.
Enfin, et comme pour tout trouble, maladie ou problème impactant grandement la vie, on ne soulignera jamais assez le caractère crucial d’une bonne alimentation, d’un sommeil suffisant, et d’une pratique sportive (même minime) régulière. Un mode de vie sain entraîne logiquement des répercussions saines sur l’organisme et minimise le risque de comorbidités, si impactantes chez la personne autiste.
En conclusion, il est important de retenir que l’autisme chez le senior représente un défi complexe, pénible et parfois difficile à comprendre. Il est ainsi important pour la personne autiste de pouvoir accéder à des soins qui incluent ses besoins spécifiques, et d’évoluer socialement en toute sécurité. Ces différentes améliorations débutent avec la reconnaissance des nombreuses caractéristiques inhérentes au vieillissement des personnes autistes. Ces améliorations impactent grandement leur qualité de vie et leur bien-être, droits auxquels ont droit tous les humains.