Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, la sexualité ne s’arrête pas avec l’âge ! Malgré les idées reçues, la sexualité des seniors n’est pas un sujet à ranger dans les placards. Certes, des changements peuvent s’opérer, mais n’est pas forcément influencé.
Chez la femme, la ménopause modifie le corps et chez l’homme, le taux de testostérone décline naturellement. Mais ces transformations physiologiques ne signent pas la fin de l’épanouissement sexuel. Pourtant, les clichés ont la vie dure. Presque tout le monde imagine à tort que les seniors perdent tout intérêt pour le sexe, que leur libido s’évapore, que le plaisir leur est interdit.
Ces préjugés induisent une forme de résignation qui prive les personnes âgées d’une sexualité épanouissante. Nous vous expliquons ici que le désir ne disparaît pas avec l’âge, loin de là. Et parce que le plaisir n’a pas d’âge, nous faisons un tour d’horizon en dessous de la ceinture des plus de 50 ans.
Les préjugés autour de la sexualité des seniors
La libido disparaît avec l’âge
L’idée selon laquelle la libido s’évapore à partir d’un certain âge est très répandue. Certains imaginent que les seniors, à partir de 60 ou 70 ans, n’éprouvent plus vraiment de désir sexuel ou qu’ils ne s’intéressent plus aux rencontres amoureuses. Or, s’il est vrai que l’activité sexuelle peut diminuer avec les années, l’appétit, quant à lui, n’en demeure pas moins intact, voire grandissant.
D’après une étude menée en 2015 aux États-Unis, près de 50 % des seniors dont l’âge est compris entre 60 et 80 ans sont encore sexuellement actifs. Même après 80 ans, 20 % des personnes interrogées ont déclaré avoir des rapports sexuels. Plus récemment, en 2022, une enquête de l’association « Les Petits Frères Pauvres » vient apporter davantage d’éclaircies.
Le rapport de cette étude stipule que plus de 50 % des personnes de plus de 60 ans disent avoir des relations sexuelles. Ces chiffres montrent bien que l’activité sexuelle peut persister à un âge avancé. Même si elle est moins soutenue qu’à 30 ans, le désir reste bien présent.
Les seniors ne s’intéressent plus au sexe
Un autre préjugé veut que les personnes âgées se désintéressent complètement du sexe. Pourtant, de nombreux seniors restent intéressés par leur sexualité. Même si la fréquence diminue, beaucoup considèrent que leur vie sexuelle reste importante pour leur bien-être et leur épanouissement personnel.
Il est vrai cependant que la sexualité des seniors peut décliner dans certains cas à cause d’une perte de confiance occasionnelle. La baisse de libido ou les changements physiques peuvent les amener à se désengager d’une sexualité qu’ils pensent devenue impossible. La solitude occasionnée par le décès du conjoint est aussi un facteur de renoncement. Mais avec le soutien adéquat, l’intérêt peut être ravivé.
Le sexe n’est plus adapté après un certain âge
En raison des changements physiques liés à l’âge, nombreux sont ceux qui pensent que la sexualité n’est plus adaptée, ou même dangereuse, chez les vieux. En vrai, sauf pathologie particulière, rien n’empêche les seniors de conserver une vie sexuelle, bien que quelques adaptations soient nécessaires.
Moyennant plus de temps, de patience et de délicatesse, les rapports restent tout à fait envisageables. Il y a aussi une pléthore de solutions qui existent pour contourner les difficultés éventuelles. Avec un partenaire attentif et compréhensif, le plaisir et la complicité restent accessibles.
Les changements physiologiques liés au vieillissement
Le vieillissement s’accompagne de modifications physiologiques qui peuvent avoir un impact sur la sexualité des seniors, chez l’homme comme chez la femme. Avec l’âge, des changements peuvent survenir dans le corps de l’un et de l’autre, nécessitant parfois une nouvelle adaptation pour conserver une vie sexuelle épanouie.
Chez l’homme
Avec l’avancée en âge, la production de testostérone par les testicules diminue naturellement. Cette baisse progressive du taux de testostérone entraîne certains changements au niveau sexuel. Le premier signe de cette baisse est la qualité des érections.
Elles deviennent moins fréquentes et ont tendance à être moins fermes. En effet, l’afflux sanguin vers le pénis sous l’effet de l’excitation est plus lent, et une stimulation plus importante est nécessaire pour obtenir une érection. Celle-ci met donc plus de temps à se produire et à atteindre la raideur adéquate pour un rapport.
De plus, l’excitation sexuelle apparaît plus lentement avec l’âge. Le temps nécessaire avant d’atteindre l’érection s’allonge, tout comme le délai avant l’éjaculation pendant le rapport. L’orgasme peut être moins intense également, et procurer moins de plaisir. Quant aux éjaculations, elles deviennent moins abondantes, avec une diminution du volume de sperme.
La quantité et la mobilité des spermatozoïdes baissent aussi. Autre changement, non négligeable, la période réfractaire. Il s’agit du délai requis avant qu’une nouvelle érection soit possible après une éjaculation. Chez les vieux, il faut plus de temps avant d’être à nouveau prêt pour un rapport, après un orgasme.
Chez la femme
Du côté des femmes, la ménopause marque un tournant décisif dans la vie sexuelle. Elle survient généralement entre 45 et 55 ans, avec un dérèglement hormonal et une chute brutale du taux d’œstrogènes dans le sang. Cette carence œstrogénique s’accompagne de modifications physiques qui peuvent avoir un impact sur la sexualité.
La sécheresse vaginale est la principale modification observée après la ménopause, en raison de la baisse de lubrification naturelle. Le vagin est moins humide, ce qui peut rendre la pénétration douloureuse. L’acte sexuel peut devenir inconfortable si rien n’est fait pour pallier ce manque de lubrification.
Outre cela, des fuites urinaires peuvent survenir pendant l’effort physique ou lors de rapports sexuels. La position allongée et les mouvements durant l’acte exercent une pression sur la vessie qui peut entraîner des pertes involontaires d’urine. Ce problème, courant avec l’avancée en âge, nécessite souvent le port de protections adaptées.
Par ailleurs, la sensibilité des seins et des zones érogènes a tendance à diminuer après la ménopause, sous l’effet de la baisse d’œstrogènes. Les caresses peuvent être moins excitantes. Le désir sexuel peut fluctuer davantage et l’excitation peut mettre plus de temps à apparaître. Une fois à ce stade, l’orgasme devient moins intense.
Les obstacles dans la sexualité du senior
La peur de ne plus plaire
Les transformations physiques que cause le vieillissement peuvent susciter des complexes, notamment vis-à-vis de l’apparence corporelle. En prenant de l’âge, tout change et c’est tout à fait normal. Prise de poids, relâchement musculaire ou encore apparition de rides peuvent entraîner une perte de confiance en son pouvoir de séduction.
Cette peur de ne plus plaire constitue un obstacle psychologique fréquent chez les personnes du troisième âge. Elle conduit à un désinvestissement de la sexualité, par gêne de se montrer nu ou par crainte d’essuyer un rejet de la part de l’autre.
L’impact de la solitude
Le décès du ou de la partenaire après de longues années de vie commune est une épreuve dévastatrice. La solitude qui s’ensuit s’accompagne, dans la majorité des cas, d’un renoncement à la sexualité. Sans la présence de l’être cher, il est possible de perdre pied et d’avoir moins confiance en soi. À ce niveau, redevenir intime avec quelqu’un d’autre semble une tâche ardue.
Les solutions pour une sexualité épanouie
Consulter un médecin
C’est la première des choses à faire, car évoquer ses difficultés avec un médecin est une étape essentielle. Qu’il s’agisse de troubles érectiles chez l’homme ou de sécheresse vaginale chez la femme, des solutions médicamenteuses existent.
Des traitements hormonaux localisés, à base de testostérone ou d’œstrogènes, peuvent être prescrits. Un sexologue peut aussi être d’une grande aide à travers des jeux, des exercices et des conseils, pour faire réapparaître la sensualité.
Briser le tabou et en parler
La communication est capitale pour une sexualité réussie. En couple, exprimer ses envies est parfait pour trouver des solutions. Les messages clairs, bienveillants et dénués de reproches rendent les échanges constructifs. Dans le même sens, les groupes de parole entre personnes de la même tranche d’âge sont l’occasion de discuter librement de la sexualité des seniors et de lever beaucoup de tabous.
Pour finir, il faut retenir qu’une sexualité épanouie reste accessible au-delà de 60, 70 ou même 80 ans. Certes, avec l’avancée en âge, des adaptations deviennent nécessaires, mais avec des solutions existantes, le plaisir et l’intimité restent possibles. Tout comme une alimentation saine ou une activité physique régulière, la sexualité des seniors est un ingrédient clé de leur épanouissement.