Au fur et à mesure que l’âge avance, les fonctions cognitives ont tendance à se fragiliser, en particulier chez les seniors. À l’âge de la retraite, de nombreux seniors sont soumis au risque de subir des troubles neurocognitifs, parmi lesquels la maladie à corps de Lewy. Cette maladie neurocognitive se reconnaît par des problèmes tels que la perte de la mémoire et des tremblements. C’est pourquoi il est facile de la confondre avec d’autres troubles neurocognitifs tels que la maladie de Parkinson et Alzheimer. Toutefois, la maladie à corps de Lewy est à comprendre à part entière du fait de sa complexité.
Dans l’optique d’aider à comprendre cette pathologie, cet article explique la maladie à corps de Lewy à travers ses causes et ses manifestations. De plus, il sera également question d’évoquer les traitements conseillés pour combattre au mieux ses effets.
La maladie à corps de Lewy : qu’est-ce que c’est ?
Quelle définition apporter à la maladie à corps de Lewy ?
La maladie à corps de Lewy, également connue sous le nom de démence à corps de Lewy, est un trouble cérébral progressif. Elle est caractérisée par des accumulations anormales de protéines alpha-synucléines. Ces cumuls se déposent à l’intérieur des cellules de plusieurs nerfs du cerveau. On appelle ces dépôts les « corps de Lewy », car il s’agit du nom du scientifique qui les a formellement identifiés pour la première fois : Friedrich Lewy. Les corps de Lewy ont un impact direct sur les zones du cerveau qui assurent les mouvements et la réflexion, c’est pourquoi ils provoquent une altération des fonctions cognitives.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
La démence à corps de Lewy se manifeste par une combinaison complexe de symptômes cognitifs, moteurs et non-moteurs. Ces signaux varient en intensité et en sévérité d’un individu à l’autre.
En premier lieu, les troubles cognitifs englobent des altérations de la mémoire, de l’attention et de la pensée. Les patients peuvent éprouver des difficultés à se souvenir d’informations récentes, à se concentrer sur des tâches et à maintenir une pensée cohérente. L’une des caractéristiques distinctives est la présence de fluctuations cognitives, où les capacités mentales peuvent varier considérablement en peu de temps. Ces fluctuations peuvent rendre les activités quotidiennes et les interactions sociales imprévisibles pour les patients et leurs proches.
En second lieu, les symptômes moteurs de la maladie à corps de Lewy incluent des caractéristiques similaires à celles de la maladie de Parkinson. Les patients peuvent présenter une rigidité musculaire, des tremblements involontaires des membres et un ralentissement des mouvements (akinésie). Cependant, contrairement à la maladie de Parkinson, les mouvements lents peuvent être accompagnés de fluctuations. Ils peuvent passer d’une mobilité relativement normale à un moment de raideur sévère.
En dernier lieu, les symptômes non moteurs les plus fréquents sont les hallucinations visuelles. Les personnes victimes de démence à corps de Lewy peuvent percevoir des objets ou des personnes qui ne sont pas réellement présents. De plus, les troubles du comportement en sommeil paradoxal, notamment le RBD, constituent un autre signal de troubles neurocognitifs de la maladie. Dans ce cas, certaines personnes agissent physiquement pendant le sommeil, ce qui peut entraîner des blessures.
Quelles sont les causes et comment diagnostiquer la maladie ?
Quelles sont les causes des troubles neurocognitifs à corps de Lewy ?
Bien que les recherches concernant la démence à corps de Lewy se poursuivent depuis de nombreuses années, les scientifiques ne lui ont pas encore décelé de causes spécifiques. Néanmoins, certaines causes d’ordre général sont à prendre en compte pour expliquer la maladie à corps de Lewy.
D’une part, au titre des causes générales de la maladie à corps de Lewy, il faut citer l’âge. En effet, c’est à dessein que les scientifiques qui travaillent sur la démence à corps de Lewy s’adressent en majorité aux seniors. Ces troubles neurocognitifs se manifestent, en majorité, chez des personnes d’au moins 50 ans. De plus, le RBD, cité plus haut, est un trouble du sommeil qui se manifeste principalement aux alentours de la cinquantaine.
D’autre part, il faut noter que la démence à corps de Lewy peut venir des gènes. Les scientifiques n’ont pas formellement identifié la maladie à corps de Lewy comme une maladie héréditaire. Mais, en tant que maladie dégénérative, elle admet un possible facteur génétique. Concrètement, cela signifie que la présence d’un cas de démence à corps de Lewy dans une famille expose les autres membres de cette famille à cette même maladie.
Comment les troubles neurocognitifs à corps de Lewy se diagnostiquent-ils ?
Pour assurer un diagnostic efficace de la maladie à corps de Lewy, des critères ont été établis par un organisme spécialisé. Cet organisme est le consortium international sur la démence à corps de Lewy, abrégé CIDL, et exerce depuis 2005. Les critères diagnostiques du CIDL prennent en compte la chronologie d’apparition des symptômes et la séquence de leur développement. Ainsi, le diagnostic peut se faire selon un examen d’évaluation neurologique de la personne concernée sur des facteurs tels que :
- la posture ;
- le degré de rigidité du corps ;
- la démarche.
De plus, les médecins utilisent les antécédents médicaux des victimes, et procèdent à des tests neuropsychologiques et cérébraux. Cependant, un diagnostic clair est difficile à établir, car les symptômes de la maladie à corps de Lewy ne se manifestent, parfois, que très tard, voire pas du tout.
Quels traitements pour lutter contre la maladie ?
Quelles sont les méthodes actuelles de prise en charge de la démence à corps de Lewy ?
La prise en charge de la maladie à corps de Lewy vise à atténuer les symptômes, à améliorer la qualité de vie des patients et à soutenir leurs familles et soignants. Étant donné la diversité des symptômes, une approche multidisciplinaire et individualisée est nécessaire.
Premièrement, la prise en charge de la démence se fait grâce à des médicaments. En effet, il est possible de réduire les tremblements et la rigidité de la peau grâce aux médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson. Ainsi, des produits tels que les agonistes dopaminergiques aident à traiter la maladie à corps de Lewy.
Ensuite, certains médicaments peuvent être prescrits pour améliorer la cognition et la mémoire, bien qu’il n’existe pas encore de traitement curatif à proprement parler. Aussi, les professionnels de la santé peuvent prescrire des traitements spécifiques pour gérer les hallucinations. Des produits comme la clozapine, pris à faible dose, aident à minimiser l’impact des hallucinations visuelles. D’ailleurs, la clozapine améliore aussi les troubles du comportement.
Enfin, une dernière approche, plus sécuritaire, consiste à créer un environnement de sommeil adapté. Cet environnement de sommeil a pour but de prévenir les blessures potentielles liées aux mouvements lors du sommeil.
Deuxièmement, les personnes sujettes à la démence à corps de Lewy doivent bénéficier d’un bon soutien social et émotionnel. En effet, cette maladie a des répercussions significatives sur la qualité de vie des patients et de leurs proches. L’implication de professionnels de la santé mentale, et de services de soins à domicile, peut aider à gérer les défis émotionnels liés à la maladie. Les soignants jouent un rôle crucial dans la prise en charge, nécessitant souvent des ressources et des services de répit pour éviter l’épuisement.
Quelles sont les perspectives futures pour le traitement des troubles neurocognitifs à corps de Lewy ?
Les recherches actuelles se concentrent sur le développement de médicaments qui ciblent directement les agrégats de protéines alpha-synucléines. Cela permettra de ralentir ou de prévenir leur accumulation dans le cerveau. Des thérapies immunologiques et génétiques sont également explorées pour bloquer la formation des corps de Lewy et minimiser les dommages neuronaux.
Aussi, la détection précoce de la maladie à corps de Lewy est un défi crucial. Des avancées dans les techniques pourraient permettre un diagnostic plus précis aux stades précliniques. Ainsi, des investissements ont lieu dans les domaines de l’imagerie cérébrale, ainsi que dans l’identification de biomarqueurs spécifiques dans le sang ou le liquide céphalorachidien. L’objectif, à termes, est de faciliter une détection et une intervention plus précoce face à la maladie à corps de Lewy.