Comprendre la sclérose en plaques

par | 13 Sep, 2023 | Santé | 0 commentaires

La sclérose en plaques est une maladie neurologique complexe qui touche des millions de personnes à travers le monde. Cette maladie auto-immune suscite une grande préoccupation en raison de ses conséquences souvent débilitantes sur la vie quotidienne des individus atteints. La sclérose en plaques est, d’après plusieurs études, la deuxième cause de handicap en France. Bien qu’on la diagnostique davantage chez les jeunes, la sclérose en plaques touche aussi les personnes âgées. Une bonne compréhension de cette maladie est donc nécessaire pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.

Dans cette optique, cet article explore en détail la sclérose en plaques. Nous commencerons par une description de la maladie et de sa nature auto-immune. Ensuite, nous aborderons les causes potentielles et les symptômes variés et le processus de diagnostic de la maladie. Pour terminer, il sera question d’énumérer les traitements disponibles et les comportements à adopter afin d’en ralentir la progression.

Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?

Le mécanisme d’infection de la sclérose en plaques

La sclérose en plaques peut être décrite comme une maladie auto-immune. Elle affecte le système nerveux central et se caractérise par une inflammation chronique qui entraîne de multiples conséquences.

Cette maladie auto-immunes est issue du retournement du système immunitaire contre ses propres cellules. Plus précisément, les cellules du système immunitaire attaquent la myéline, une substance grasse qui entoure et isole les axones, des fibres nerveuses, dans le cerveau et la moelle épinière. Or, la myéline joue un rôle crucial dans le transfert rapide et efficace des signaux électriques entre les cellules nerveuses. Son isolement des axones crée donc une inflammation dans le système nerveux central.

D’autre part, la sclérose a un impact direct sur le système nerveux central, du fait notamment de cette inflammation. En effet, l’inflammation du système nerveux central par l’isolement de la myéline entraîne des lésions qui perturbent la transmission des signaux nerveux. Ces lésions se développent généralement sous la forme de plaques disséminées dans différentes parties du cerveau et de la moelle épinière. Le nom de « sclérose en plaques » vient de ces plaques.

Les causes

On ne comprend pas encore les causes exactes de la sclérose en plaques. Toutefois, certaines recherches ont permis d’identifier plusieurs facteurs qui semblent jouer un rôle dans son développement.

En premier lieu, la sclérose en plaques peut avoir une cause génétique. Plusieurs éléments d’études ont mené à cette conclusion. Les personnes dont les membres de leur famille sont atteints de cette maladie ont un risque légèrement accru de développer la maladie elles-mêmes. Des études de jumeaux ont également montré que les jumeaux identiques ont un risque plus élevé de développer la sclérose en plaque s’ils ont un jumeau atteint que les jumeaux non identiques. Néanmoins, il est important de préciser qu’il n’y a pas de cause héréditaire proprement dite. Il existe simplement un ensemble complexe de gènes qui contribuent à la prédisposition à la maladie.

En second lieu, des études épidémiologiques ont mis en évidence des corrélations entre certains facteurs environnementaux et l’incidence de la maladie. Premièrement, la sclérose en plaques est plus fréquente dans les régions éloignées de l’équateur, ce qui sous-entend un facteur lié à la latitude. Plusieurs scientifiques ont établi que l’exposition à la lumière solaire, et en particulier à la vitamine D, pourrait jouer un rôle protecteur contre la sclérose en plaques, ce qui implique qu’une exposition moins fréquente au soleil peut être une cause de dysfonctionnement du système immunitaire, facteur de risque de la sclérose en plaques.

En dernier lieu, l’exposition à des toxines et à des produits chimiques, ainsi qu’à certains virus, peuvent favoriser la sclérose en plaques. On a associé le virus d’Epstein-Barr à un risque élevé de sclérose en plaques. Cependant, il n’est pas à lui seul une condition suffisante pour développer la maladie. Par ailleurs, la recherche se poursuit afin de mieux comprendre toutes les interactions entre les facteurs qui conduisent à la sclérose en plaques.

Les symptômes

La sclérose en plaque se manifeste par une grande variété de symptômes, dont la gravité et la durée diffèrent d’une personne à une autre. D’abord, la fatigue est l’un des symptômes les plus prégnants et invalidants. Parmi eux, la fatigue extrême, bien différente de la fatigue ordinaire. Elle peut survenir de manière soudaine et imprévisible, même après un repos adéquat, et peut limiter la capacité d’une personne à accomplir ses activités quotidiennes.

Ensuite, les troubles visuels sont fréquents dans la sclérose en plaques et peuvent prendre différentes formes. La névrite optique est l’une des manifestations les plus courantes, se traduisant par une perte de vision d’un œil ou les deux yeux, accompagnée de douleurs oculaires. Une vision floue, des troubles de la perception des couleurs et des mouvements oculaires involontaires peuvent également se produire.

Des lésions dans le système nerveux central peuvent entraîner des problèmes de coordination et de mouvement. Les patients peuvent éprouver de la faiblesse musculaire, des trépidations, de la difficulté à marcher et conserver un bon équilibre. Certains peuvent présenter des problèmes de coordination fine, ce qui rend difficile la réalisation de tâches délicates. De plus, les troubles nerveux peuvent être à l’origine de problèmes de sensation, notamment des engourdissements, des picotements et des douleurs. Ces sensations, intermittentes ou persistantes, peuvent affecter différentes parties du corps et varier en intensité.

Enfin, la sclérose en plaques se fait parfois remarquer par des incontinences urinaires. Les malades peuvent éprouver des difficultés à contrôler leurs vessies, allant de la perte occasionnelle de contrôle à une incontinence plus sévère.

Les symptômes de la sclérose en plaques peuvent être à même d’évoluer, voire s’aggraver lors de poussées de la maladie.

Comment traiter la sclérose en plaques ?

Le diagnostic

Établir un diagnostic précis de la sclérose en plaques est un véritable défi pour les spécialistes. Ce diagnostic repose sur une combinaison d’évaluations cliniques, d’examens médicaux et d’analyses spécifiques.

Le premier pas vers le diagnostic de la sclérose en plaques est généralement une évaluation clinique approfondie par un neurologue. Le neurologue recueille l’anamnèse du patient, prend en compte les symptômes rapportés, et effectue un examen physique approfondi afin d’évaluer la fonction neurologique. Les antécédents médicaux familiaux et personnels sont également pris en compte.

Après l’évaluation clinique, l’un des outils diagnostiques les plus importants est l’IRM. L’imagerie par résonance magnétique permet de visualiser les lésions dans le cerveau et la moelle épinière, caractéristiques de la maladie. Les plaques de démyélinisation apparaissent comme des zones hyper intenses sur les images IRM. Les lésions sont souvent situées dans des régions spécifiques du cerveau et de la moelle épinière. L’identification claire des lésions peut aider à distinguer la sclérose en plaques d’autres affections neurologiques.

Dans certains cas, on peut réaliser une ponction lombaire, appelée rachicentèse, afin d’analyser le liquide céphalorachidien. Cette ponction consiste à prélever un échantillon de liquide céphalorachidien de la colonne vertébrale du patient. L’analyse de ce liquide peut révéler des anomalies, telles que la présence d’anticorps ou de bandes oligoclonales, éléments qui peuvent prouver une sclérose en plaques.

Le diagnostic de la sclérose en plaques repose également sur l’élimination d’autres affections qui pourraient présenter des symptômes similaires. Les médecins doivent exclure d’autres maladies neurologiques, infectieuses ou inflammatoires qui pourraient être responsables des symptômes du patient.

Le traitement

Le traitement de la sclérose en plaques a pour objectif de limiter l’inflammation et d’endiguer la progression de la maladie. Les médicaments ont pour objectif de moduler la réponse immunitaire du corps et de réduire la fréquence et la gravité des poussées. Les médicaments pour le traitement de la sclérose en plaques sont de plusieurs ordres, parmi lesquels :

  • les immunomodulateurs ;
  • les immunosuppresseurs ;
  • les traitements monoclonaux.

Par exemple, les corticoïdes tels que la Méthylprednisolone sont utilisés pour réduire l’inflammation pendant les poussées aiguës.

Outre les médicaments modificateurs de la maladie, des traitements sont disponibles pour gérer les symptômes spécifiques de la sclérose en plaque. Il peut s’agir d’une rééducation physique, telle que la physiothérapie et l’ergothérapie, qui améliorent la mobilité et aide au retour de l’équilibre musculaire. Il existe aussi la thérapie par plasmaphérèse, qui consiste à filtrer les composants sanguins, utile pour traiter les poussées sévères. 

Le traitement de la SEP est complexe et nécessite une approche personnalisée en fonction de la forme de la maladie et des symptômes individuels. C’est pourquoi un suivi médical régulier est essentiel pour évaluer l’efficacité du traitement et ajuster les stratégies en conséquence.

La prise en charge des personnes atteintes

En tant que maladie auto-immune, la sclérose en plaques évolue par ce qu’on appelle des poussées. Il est important de gérer ces poussées afin d’optimiser les dommages à long terme.  C’est dans cette optique que la prise en charge des personnes victimes de la sclérose en plaques nécessite une certaine discipline.

D’une part, les victimes doivent bénéficier d’un soutien psychologique et social important, afin de leur éviter d’éprouver des sentiments néfastes tels que l’anxiété, la dépression et le stress. Le soutien social, quant à lui, permet de partager des expériences et d’obtenir des conseils pratiques.

D’autre part, l’éducation des patients est un élément clé de la prise en charge de la sclérose en plaques. Ces derniers doivent comprendre leur maladie, les traitements disponibles, et comment gérer au mieux leur santé. L’auto-prise en charge est également encouragée, ce qui signifie que les patients apprennent à reconnaître les signes de poussées de la maladie. Ainsi, ils parviendront à suivre leur état de santé et à prendre des décisions éclairées en consultation avec leur équipe médicale.

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