Comprendre le syndrome confusionnel

Le syndrome confusionnel est une pathologie fréquente chez la personne âgée. Comme tout trouble, il doit être urgemment diagnostiqué pour le faire régresser afin d’éviter de mettre en danger la vie du patient.

Qu’est-ce que le syndrome confusionnel ? Comment se manifeste-t-il ? Comment en faire le diagnostic ? Et quels en sont les différents traitements ?

Présentation du syndrome confusionnel

Le syndrome confusionnel n’est pas une maladie en tant que telle. Il s’agit davantage d’un trouble aigu qui survient de manière subite et fluctuante. C’est un dysfonctionnement aigu et temporaire du cerveau qui a un point de départ précis. De façon générale, ce trouble est réversible et altère les fonctions cognitives. Il affecte l’attention du sujet atteint et ce dernier peut parfois être désorienté ou dépourvu de pensées claires. L’on constate aussi des variations de son état de conscience. Le syndrome confusionnel peut se produire à tout âge. Cependant, il est plus courant chez les personnes âgées, particulièrement les résidents de centres spécialisés (EHPAD, centre d’accueils médicalisés, etc.).

Quels sont les symptômes du syndrome confusionnel ?

Le syndrome confusionnel présente plusieurs caractéristiques. Il se traduit donc chez le sujet plusieurs symptômes dont les principaux sont les suivants :

Un trouble de la vigilance

On remarque chez le sujet, une perturbation de la conscience manifestée par un état de concentration difficile. Le sujet ne parvient pas à maintenir l’attention ou à la déplacer sur un autre objet. Le patient a des hallucinations et peut occasionnellement délirer.

Une désorientation temporo-spatiale

Le sujet atteint du syndrome confusionnel a des difficultés pour se repérer et s’orienter dans le temps, et même souvent dans l’espace. Le senior peut par exemple perdre son chemin et tourner en rond. Le sujet peut aussi souffrir de désorientation par rapport aux personnes de son entourage.

Problème de mémoire

La personne âgée atteinte du syndrome confusionnel développe de manière constante et fréquente un trouble de la mémoire. Elle éprouve des difficultés à se souvenir des événements, même récents.

Trouble du langage

Le syndrome confusionnel entraîne chez le patient un langage incohérent et décousu. Il n’y pas de clarté dans ses idées et va généralement dans tous les sens lors d’un raisonnement.

Trouble du sommeil

La personne qui présente un syndrome confusionnel peut avoir un sommeil agité. Son rythme veille-sommeil peut parfois subir des altérations. En effet, cette personne dort pendant le jour et reste éveillée la nuit.

Diagnostic du trouble confusionnel

Le diagnostic du syndrome confusionnel repose sur plusieurs éléments : un examen clinique, un examen de l’état mental et une analyse de sang. Le médecin traitant peut aussi effectuer des examens d’imageries en vue de déterminer les causes possibles du mal. Il va s’agir dans un premier temps pour les médecins de distinguer le syndrome confusionnel des autres troubles affectant les fonctions cognitives. Pour ce faire, ces derniers devront recueillir un maximum d’informations sur les antécédents médicaux de la personne atteinte du trouble à travers un examen clinique et la réalisation de tests.

Se renseigner sur les antécédents médicaux

Les personnes atteintes de syndrome confusionnel ont la plupart du temps des difficultés à donner des réponses précises aux questions qui leur sont posées. Ainsi, pour obtenir des informations, le médecin va se tourner vers les membres de la famille ou d’autres témoins. Il devra interroger les personnes citées sur un certain nombre de questions afin d’obtenir de plus amples informations. Elles concernent le début de la maladie, sa progression, l’état de santé physique et mentale de la personne, la consommation ou non de substances comme l’alcool et la drogue et la prise de médicament par le sujet. Par ailleurs, l’on peut retrouver certaines informations dans les dossiers médicaux du patient ou auprès de la police si ce dernier a des antécédents judiciaires.

Faire un examen clinique

L’examen clinique permet au médecin de vérifier les signes des troubles qui entraînent le syndrome confusionnel. Il s’agit des infections et de la déshydratation. Un examen neurologique sera également nécessaire.

Réaliser un examen de l’état mental

Le passage par un examen de l’état mental est indispensable pour les personnes qui présentent un syndrome confusionnel. Dans un premier temps, il leur sera posé des questions pour savoir si le problème majeur n’est pas lié à l’attention. Le cas échéant, le médecin peut soumettre le patient à un exercice de lecture de texte. Il doit évaluer si le sujet a bien enregistré les informations qu’il a lues. Au cours de l’examen de l’état mental, le médecin peut poser d’autres types de questions et pratiquer d’autres tests. Il s’agit entre autres du test de mémoire à court et à long et de la nomination des objets. En général, les personnes atteintes du syndrome confusionnel peuvent ne pas être aptes à réussir ce test.

Les autres examens

Il s’agit ici de faire des prélèvements d’échantillons de sang et d’urine et de les analyser pour vérifier s’il existe les troubles soupçonnés d’entraîner le syndrome confusionnel. Les tests effectués par les médecins ont pour but de mesurer l’électrolyte et les taux de sucre dans le sang afin d’évaluer le fonctionnement du foie et du rein. En cas de soupçon d’une maladie, des tests supplémentaires sont faits pour évaluer le fonctionnement de la thyroïde. Si le médecin soupçonne l’influence d’autres médicaments sur la santé du patient, il peut réaliser des tests pour déterminer le taux de présence de ceux-ci dans le sang. Les scientifiques pourraient faire des tests et des radiographies supplémentaires pour rechercher des infections pouvant expliquer la cause éventuelle du syndrome confusionnel. Ces tests sont l’électrocardiographie (ECG), la tomodensitométrie (TDM) et la radiographie du thorax.

Le traitement du syndrome confusionnel

L’hospitalisation est indispensable chez la majorité des personnes atteintes de syndrome confusionnel. Toutefois, en cas de traitement rapide de la cause du syndrome confusionnel, les patients passeront un petit temps au service des urgences pour une observation. Le traitement du syndrome confusionnel implique la prise en compte de plusieurs éléments. Nous avons le traitement de la cause, les consignes générales et les mesures appropriées pour la prise en charge de l’agitation.

Traiter la cause liée au symptôme confusionnel

L’identification de la cause qui a provoqué le syndrome confusionnel permet un traitement rapide. Ce qui permet d’éviter des lésions cérébrales permanentes et peut entraîner un rétablissement total. Le patient devra notamment arrêter la prise de tout médicament susceptible d’accentuer le syndrome confusionnel.

Adopter les consignes générales

Le patient atteint de ce trouble doit bénéficier d’une prise en charge totale. Le cadre dans lequel il se trouve doit être propice au repos. L’éclairage de la pièce est essentiel pour lui permettre d’identifier les objets et les personnes en présence. La présence de la famille et du personnel est importante pour donner de l’assurance au patient. Si vous souffrez de cette affection, vous devez solliciter une prise en charge par une équipe interdisciplinaire. Cette équipe rassemble un médecin, des infirmiers, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes et des travailleurs sociaux.

Prendre en charge l’agitation

Dans certains cas, l’on peut constater des agitations ou des hallucinations chez le sujet. Cela peut malheureusement l’amener à être violant, occasionnant ainsi des préjudices physiques tant sur lui que sur le personnel soignant. Pour prévenir ces situations, un certain nombre de mesures sont à adopter. Pour prévenir ce type d’incidents, les médecins recommandent aux proches des patients de constamment leur tenir compagnie. C’est pour cette raison que le patient doit séjourner dans une chambre à proximité du personnel de l’établissement. L’hôpital désigne une personne pour rester avec le patient. Par ailleurs, le traitement médical prescrit doit être le plus simple possible. Pour les cas d’agitation, les médicaments interviennent en dernier lieu et éventuellement quand les premières mesures sont jugées inefficaces. Dans ce cas, deux catégories de médicament sont utilisées pour contenir le patient, notamment les antipsychotiques et les benzodiazépines.